L’énergie solaire est régulièrement présentée comme propre et inépuisable. Si cela est globalement vrai en phase d’exploitation, il est néanmoins essentiel d'examiner son impact environnemental sur l'ensemble du cycle de vie pour adopter une approche lucide et responsable.
La fabrication des panneaux photovoltaïques requiert une importante consommation d’énergie, notamment pour purifier le silicium cristallin utilisé dans la majorité des modules. Elle mobilise également des matériaux rares ou stratégiques tels que l'argent, le cuivre ou l'indium, dont l'extraction peut entraîner des pollutions locales, une consommation d’eau élevée et des enjeux géopolitiques. Toutefois, les avancées technologiques tendent à réduire les quantités nécessaires et à développer des alternatives plus durables.
Le transport et l’installation, bien que moins énergivores, contribuent aussi à l’empreinte carbone. Cependant, celle-ci reste largement compensée par la production électrique des panneaux sur leur durée de vie. En moyenne, un panneau solaire produit en 2 à 3 ans l’énergie nécessaire à sa fabrication, et peut fonctionner efficacement pendant plus de 25 ans.
En fin de vie, les panneaux ne sont pas des déchets dangereux. En France, la filière de recyclage est encadrée par l’organisme PV Cycle, qui assure le démantèlement et la valorisation de plus de 90 % des matériaux composants (verre, aluminium, plastique, silicium). De nouvelles technologies de recyclage chimique permettent même de récupérer des éléments à haute pureté, renforçant ainsi l’économie circulaire.
Enfin, l'impact environnemental d'une installation photovoltaïque doit être comparé à celui des énergies conventionnelles. Même en tenant compte de l'ensemble de son cycle de vie, le solaire présente une empreinte carbone très faible (environ 20-50 g CO2/kWh) contre plus de 800 g CO2/kWh pour le charbon. Il s’agit donc d’un levier essentiel pour la décarbonation du mix énergétique mondial.