Alors que le secteur photovoltaïque cherche constamment à améliorer les rendements et l’efficacité des installations, une innovation prend de l’ampleur : les panneaux solaires bifaciaux. Contrairement aux panneaux classiques qui ne captent la lumière que sur leur face avant, les modèles bifaciaux sont conçus pour absorber la lumière à la fois sur leur face avant et sur leur face arrière. Cette technologie permet d’exploiter non seulement le rayonnement solaire direct, mais aussi la lumière réfléchie par le sol, les murs ou d’autres surfaces environnantes.
Le principe repose sur l’utilisation de cellules photovoltaïques transparentes à l’arrière, souvent encapsulées dans un verre trempé bilatéral. Cela permet à la lumière incidente de pénétrer des deux côtés, et donc de générer davantage d’électricité, particulièrement lorsque les conditions d’albédo sont favorables (sol clair, neige, sable, gravier blanc ou toitures réfléchissantes).
L’intérêt est considérable : selon les conditions d’installation, les panneaux bifaciaux peuvent produire entre 5 % et 30 % d’énergie supplémentaire par rapport aux panneaux conventionnels. Ce gain dépend de plusieurs facteurs : la hauteur de pose, l’angle d’inclinaison, la nature du sol, l’environnement immédiat, et la présence éventuelle de structures réfléchissantes.
Les sites industriels, les fermes solaires au sol et les grandes toitures plates sont les emplacements privilégiés pour ce type de panneaux. Mais de plus en plus de projets urbains et commerciaux s’y intéressent également, notamment en surimposition sur des structures élevées, des garde-corps vitrés ou des ombrières de parking.
D’un point de vue économique, bien que les panneaux bifaciaux soient légèrement plus chers à l’achat que les modèles classiques, leur meilleur rendement compense rapidement cet écart. Combinés à des structures de suivi solaire (trackers) qui ajustent l’orientation en fonction du soleil, ils atteignent des niveaux de performance très élevés, rendant les installations encore plus rentables à long terme.
Techniquement, leur installation nécessite une conception spécifique : les supports doivent permettre un espacement suffisant à l’arrière pour que la lumière puisse circuler, et le câblage doit être adapté à des puissances légèrement supérieures. Les onduleurs doivent également être dimensionnés pour gérer cette production optimisée.
Enfin, sur le plan environnemental, les panneaux bifaciaux s’inscrivent pleinement dans la dynamique d’une production solaire plus efficace, sans consommer davantage d’espace ni de ressources. En valorisant la lumière souvent inutilisée, ils contribuent à augmenter la densité énergétique des projets solaires, ce qui est crucial dans un contexte de transition rapide vers les énergies renouvelables.
L’adoption croissante des panneaux bifaciaux annonce une nouvelle ère pour le photovoltaïque : celle de l’optimisation maximale, de la valorisation intelligente des ressources lumineuses, et d’un solaire plus performant, plus adaptatif et plus durable.