La convergence entre énergie solaire et mobilité électrique s’impose comme une évidence dans le contexte actuel de transition énergétique. Coupler une installation photovoltaïque à la recharge d’un véhicule électrique (VE) permet de rouler grâce à une énergie propre, produite localement et gratuite une fois les équipements amortis. Cette synergie constitue un levier puissant pour décarboner à la fois la production énergétique et les transports.
Techniquement, les installations les plus performantes intègrent une borne de recharge intelligente, capable d’adapter la puissance délivrée au véhicule en fonction de la production solaire disponible en temps réel. Cela maximise l’autoconsommation et évite d’avoir recours au réseau, notamment en journée. Les systèmes domotiques ou les onduleurs hybrides permettent de programmer la recharge aux heures les plus solaires, assurant une meilleure utilisation de l’énergie générée. Certaines bornes sont désormais pilotables à distance via smartphone, offrant une flexibilité accrue à l'utilisateur.
Économiquement, la recharge solaire est extrêmement compétitive : en moyenne moins de 2 € pour 100 km parcourus, contre 8 à 12 € pour un véhicule thermique. Ces économies sont d’autant plus significatives avec la hausse continue du prix des carburants et de l’électricité du réseau. Par ailleurs, une installation photovoltaïque valorise le patrimoine immobilier, en renforçant l’autonomie énergétique du foyer et en améliorant le diagnostic de performance énergétique (DPE).
À plus long terme, la technologie V2G (Vehicle-to-Grid) permettra aux véhicules électriques de restituer l’électricité stockée dans leurs batteries vers la maison ou le réseau public. Ce fonctionnement bidirectionnel ouvre la voie à de nouveaux modèles de gestion énergétique, où chaque foyer devient un acteur de la flexibilité et de la stabilité du système électrique. Ainsi, le véhicule ne sera plus seulement un moyen de transport, mais une brique du mix énergétique décentralisé. Cela pourrait contribuer à la gestion des pointes de consommation, réduisant les risques de délestage et participant à la stabilité globale du réseau.
Ce modèle, encore embryonnaire en France, est soutenu par des aides publiques (bonus écologique, prime à l’autoconsommation, TVA réduite) et pourrait devenir la norme d’ici 2030, à mesure que les infrastructures se développent et que la réglementation s’adapte aux nouveaux usages. Des expérimentations sont déjà en cours dans certaines régions pilotes, combinant production solaire, stockage domestique et recharge bidirectionnelle.